L’HUMANITÉ / 15 novembre 2010

FAUVES

Roulez jeunesse dans les turbulences du marché !

(…)
Fauves fait la part belle à la formidable énergie qui irradie de cette jeunesse collectivement vécue. Sur un écran en fond de scène, des injonctions apparaissent à point nommé Telle celle-ci : Prenez de la distance, peu à peu, les phrases se font de plus en plus directives jusqu’à celle-ci : « Nous vous invitons à utiliser un tiers de votre cerveau disponible pour Google ». Ce qui va se dessiner, c’est la description d’une tentative d’assujettissement et de servitude molle, d’apathie librement consentie où l’énergie fauve de la jeunesse, force vive, dangereuse, menaçante pour l’ordre, serait sournoisement entravée par des mains invisibles. Michel Schweizer fait œuvre politique au sens large en demandant à ces corps néophytes de faire mine de se plier pour affirmer le plus de libertés possibles. Ainsi Fauves, une fois encore, témoigne que la mise en mouvement à plusieurs peut rendre très précisément compte de l’état de la société à l’heure où nous sommes.

Muriel Steinmetz